Article écrit avec François Geerolf, et publié dans Politique Etrangère, revue de l‘Institut Français des Relations Internationales (Ifri), numéro 2/2021, pp. 79-92.

Les dettes publiques ont augmenté partout dans le monde en réponse à la crise de la COVID-19, dans des proportions souvent considérables et de manière inédite en temps de paix dans un laps de temps si court. Dans ce texte, nous désamorçons quelques idées reçues, clarifions quelques points de théorie économique, et proposons quelques pistes pour amorcer une réflexion dépassionnée sur la dette publique. Il faut sortir de l’alternative entre discours moralisateur et idéologie partisane. Oui, la dette publique est utile ; non, il ne faut pas la laisser déraper – mais on en est encore bien loin ; ce qui compte, ce n’est pas tant son niveau que sa qualité : permet-elle de financer des dépenses utiles et porteuses d’avenir ? Dans la mesure où l’épargne privée ne finance pas spontanément ces dépenses, il faut voir dans la dette publique le moyen capter cette épargne pour la diriger vers d’autres usages utiles, notamment au début des années 2020, ceux qu’imposent les défis économiques, climatiques, environnementaux et sociaux. Cela suppose évidemment jugement et vision, innovation et esprit d’entreprise, beaucoup plus que le respect de règles arbitraires. C’est là un beau projet politique.

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