Article écrit conjointement avec Hippolyte d’Albis, Jean-Hervé Lorenzi et Akiko Suwa-Eisenmann, et publié dans la Revue d’Economie Financière, no. 141, premier trimestre 2021, pp. 193-205

Le premier déplacement officiel en Afrique de la nouvelle Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, a eu lieu à Dakar le 2 décembre 2019, pour participer à une conférence internationale organisée par la République du Sénégal et le Cercle des économistes, en partenariat avec le FMI, la Banque Mondiale et l’Organisation des Nations Unies. Intitulée « Développement durable et dette soutenable : Trouver le juste équilibre », cette rencontre fut exceptionnelle du fait de la participation de six Chefs d’État (représentant le Sénégal, le Togo, le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Benin) et du Premier Ministre du Mali qui ont entamé un dialogue ouvert et symétrique avec les dirigeants des organisations internationales et les nombreux experts et universitaires venus pour l’occasion. Fait peu courant, les voix africaines ont clairement dominé les débats, plaçant les autres participants dans une position d’écoute et de réaction aux analyses et suggestions qui leur étaient faites.

A l’issue de la rencontre, le président Macky Sall a résumé les débats et attentes des parties africaines dans un texte présenté par l’orateur comme le « Consensus de Dakar ». Outre le clin d’œil au décrié Consensus de Washington, qu’il prend parfois à contre-pied, ce nouveau consensus valant pour les pays africains reste néanmoins mesuré. Il ne s’inscrit en opposition ni avec les bailleurs de fonds multilatéraux ou bilatéraux, ni avec les principes de gestion saine des finances publiques promulgués par ces derniers. Il allie un renforcement de la gouvernance macroéconomique et institutionnelle de la part des États et un traitement différencié des risques et des ratios de dettes par les créditeurs, afin de financer des investissements d’avenir.

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